Fin de journée, littérature et cervidés
Hier soir, après une journée bien remplie par la fabrication de mon futur poulailler, je profitais des derniers rayons de soleil pour lire quelques pages d'Orwell (1984) sous la pergola, face à la vallée.
J'en étais juste à ce passage (…étonnant !)…
Il se trouva soudain debout sur du gazon élastique, par un soir d’été, alors que les rayons obliques du soleil dorent la terre. Le paysage qu’il regardait revenait si souvent dans ses rêves qu’il n’était jamais tout à fait sûr de ne pas l’avoir vu dans le monde réel. Lorsque, à son réveil, il s’en souvenait, il l’appelait le Pays Doré. […] Dans la haie mal taillée qui se trouvait de l’autre côté du champ, des branches d’ormes se balançaient doucement dans la brise […]
… quand un mouvement au bout du jardin a attiré mon attention.
J'ai doucement posé mon livre pour observer à loisir les deux chevreuils qui venaient de faire leur apparition à 30 m, au coin de la mare.
Curieusement, ils ne m'ont pas repéré et se sont promenés dans mon jardin pendant une bonne quinzaine de minutes, s'approchant jusqu'à 6 m de moi ! Bien entendu, je n'avais pas mon appareil photo
À un moment, l'un d'eux est venu humer mon carré de radis que je surveillais et, surtout, le seul pied d'épinard qui avait daigné germer au début de l'hiver et qui commence à avoir une bonne tête. Là, partagé entre le prolongement de ce moment exceptionnel et la sauvegarde de mes futurs repas, j'ai pris le risque de taper doucement sur l'accoudoir de ma chaise. Le chevreuil à fait un bon en arrière mais ne s'est pas sauvé. Il a repris la dégustation des herbes sauvages entourant abondamment mon potager, comme si de rien n'était (l'autre n'avait même pas bronché) préférant l'herbe grasse et l'oseille sauvage à l'épinard "domestique". Ils sont restés là un moment encore et puis sont passés dans la prairie pour s'éloigner, en broutant, derrière un buisson de ronces.
J'en ai profité pour remonter à la maison récupérer mon appareil photo au cas où ils reviendraient.
Après un moment assis de nouveau sous la pergola, ne les voyant pas revenir, je suis finalement allé dans la prairie. Là, j'ai pu les observer qui continuaient leur balade gastronomique en haut des près en s'éloignant tranquillement vers le sud.
J'ai quand même réussi à faire quelques photos, mais ils étaient déjà loin ; sans doute plus de 150 m…
Sympathique rencontre, mais, maintenant qu'ils connaissent le chemin,
il sera peut-être prudent que je songe à clôturer mon potager